dimanche 25 novembre 2012

L'Association des sociologues enseignants du supérieur soutient la demande d'allègement du programme de SES

L'Association des sociologues enseignants du supérieur (ASES) a voté une motion de soutien au rassemblement de mercredi 28 novembre, à l'appel de l'APSES, pour un allègement d'urgence du programme de SES en terminale. Elle y rappelle notamment :
Ces programmes, rédigés dans l’opacité d’un "groupe d’experts" éloigné de l’enseignement en lycée, a rencontré l’opposition du Conseil supérieur de l’enseignement (CSE), des universitaires, des syndicats, et des enseignants eux-mêmes.

Et l'ASES s'oppose à la "pédagogie des préalables" qui gouverne ces nouveaux programmes, source de dérive encyclopédique (180 notions à maîtriser, en comptant toutes celles qui sont ajoutées par les indications complémentaires, et encore sans compter celles qui ne figurent pas dans les indications complémentaires, mais que nous devront traiter quand même faute de précisions sur ce qui est attendu au bac !).

Alors que depuis sa fondation le modèle de cet enseignement s’appuyait avec succès, auprès d’élèves de plus en plus nombreux, sur l’école des Annales, d’inspiration durkheimienne, et la promotion de pédagogies diversifiées, les nouveaux programmes prétendent s’appuyer sur une "pédagogie des préalables" avec des risques de dérive vers un apprentissage par cœur de notions mal comprises, mal maîtrisées, sans enjeu et sans signification.

Derniers développements sur la situation des SES

Le 22 novembre, Xavier Turion, n°2 de la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) au ministère a annoncé au Conseil supérieur de l'éducation :

- La mise en chantier courant 2013 d'un bilan de la réforme du lycée, dont les conclusions serviront de base à des évolutions à court et moyen terme de la situation. Il semblerait que soient notamment en ligne de mire l'équilibre entre les filières, le statut de l'accompagnement personnalisé et son lien avec les disciplines.

- L'installation "d'ici quelques semaines" d'un groupe de travail sur les programmes de Sciences économiques et sociales.

L'APSES se félicite de ces annonces, qui reconnaissent la légitimité des problèmes soulevés par la mise en œuvre précipitée d'une réforme du lycée et de programmes élaborés de manière opaque, sans tenir compte du terrain.

En l'état actuel, cependant, plusieurs interrogations restent en suspens :
- Qu'en sera-t-il pour le bac cette année : tous les chapitres seront-ils évalués, au risque d'un affaiblissement considérable des attentes lors de la commission d'harmonisation, ou le ministère acceptera-t-il un allègement d'urgence du programme évaluable au baccalauréat ?
- Les professeurs de sciences économiques et sociales de terrain seront-il associés aux travaux du groupe de travail ? À quelle échéance sont prévues les modifications qu'il proposera ?
- La consultation sur le bilan de la réforme du lycée permettra-t-elle de revoir la place de l'enseignement d'"exploration" de Sciences économiques et sociales en seconde, seule discipline structurante d'une série de l'enseignement général à n'avoir pas sa place dans le tronc commun ?